08 février 2011

Andrée Chédid

J’ai traversé le Rien
Aux jours de mon enfance
Déchiffrant la mort
En nos corps d’argile
Et de brièveté
J’ai récusé l’orgueil
Disloqué les triomphes
Dévoilé notre escale
Et sa précarité

Cependant j’y ai cru

A nos petites existences
A ses saveurs d’orage
Aux foudres du bonheur
A ses éveils ses percées
Ses troubles ou ses silences
A ses fougues du présent
A ses forces d’espérance
Au contenu des heures

J’y ai cru tellement cru

Aux couleurs éphémères
Aux bienfaits de l’aube
Aux largesses des nuits
Oubliant que plus loin
Vers les courbures du temps
L’explosion fugace
Ne laissera aucune trace
De nos vies consumées

Et qu’un jour notre Planète

A bout de souffle
Se détruirait

" Le Rien"
in Rythmes, éd. Gallimard, 2003


Andrée Chedid est morte à Paris, le 6 février 2011.

3 commentaires:

anne des ocreries a dit…

J'aime bien ses poèsies.

manouche a dit…

merci, nouveau pour moi ce poème d'Andrée Chédid...

Mek a dit…

Ah, oui, je voulais faire un billet.
RIP.

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