20 mars 2011

Printemps


des racines sensibles
s’enfoncent dans le plus profond du jardin
vaisseaux tentaculaires câbles
prospecteurs
à la recherche
de quel indice
le rosier s’agrippe au grillage
ses petites feuilles me font de petits
signes glacés à travers le canevas
encore plus mystérieux
un tapis volant d’étourneaux
a lâché dans l’air
une goutte d’huile de froid
un arbre m’a dit
va donc voir la mer
je l’ai trouvée qui rageait entre les rochers
un dieu accroupi lavait son linge
les flots jouaient avec la mousse
qui tissait vers le rivage
des suaires de neige




Extrait de « Mer Ouverte »,
Éd. Caractères, Paris, 1973


Poème de Hamid Tibouchi

4 commentaires:

anne des ocreries a dit…

Une pensée vers toi, en me disant que....
C'est chouette, il fait beau ! :))))

manouche a dit…

oui des petites feuilles,des bouffées d'air tiède,des clins d'oeil de soleil...bon printemps à toi.

Anonyme a dit…

la vie est une usine, comme dirait mélusine
dans laquelle on butine en pensant au sang du monde
aux nuages noirs remplis de chimie
aux cancers envoyés par la poste
aux enfants qui naissent encore
sous un soleil béant d'appétit

ça crève, mes graines émergent de la terre
je roule en bagnole pour aller acheter du terreau
je bois comme un trou
je me fous d'à peu près tout
car je n'ai conscience de rien

ces milliards de misères que je ne côtoie pas
ces obus qui ne me tombent pas sur la gueule
et ces années qui se ressemblent toutes

mon cerveau électronique
nique
nique
nique

piedssurterre a dit…

Jipi !
Contente de te voir
Bisous :)

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