Non, deux ennemis !
Deux cratères séraphins.
Deux cercles noirs
Carbonisés — fumant dans les miroirs
Glacés, sur les trottoirs,
Dans les salles infinies —
Deux cercles polaires.
Terrifiants ! Flammes et ténèbres !
Deux trous noirs.
C'est ainsi que les gamins insomniaques
Crient dans les hôpitaux : — Maman !
Peur et reproche, soupir et amen...
Le geste grandiose...
Sur les draps pétrifiés —
Deux gloires noires.
Alors sachez que les fleuves reviennent,
Que les pierres se souviennent !
Qu'encore encore ils se lèvent
Dans les rayons immenses —
Deux soleils, deux cratères,
— Non, deux diamants !
Les miroirs du gouffre souterrain :
Deux yeux de mort.
Marina Tsvetaeva
30 juin 1921.
7 commentaires:
ma chère" pieds"pour un retour vers toi je suis toute glacée...
Manouche ma belle, la poésie n'est cruelle que pour ceux qui vivent les yeux fermés, or je ne crois pas que cela soit ton cas.
La "pieds" bien vivante t'accueille en tout cas avec plaisir, comment vas tu ?
Découverte... vraie découverte...
beau ! j'ai manqué te sortir l'ineffable "t'as de beaux yeux, tu sais !", avec un ptit clin d'oeil, mais finalement, non. Ou si.Je préfère quand même les yeux vivants, les yeux pleins d'étoiles qui sourient.....à tout prendre...
yeux dans les yeux, je te l'avoue, je deviens bien fragile, et détourne le regard de ce qui fait mal...
Chère Manouche, mon propos ici n'est jamais de provoquer le malaise. Si ce poème a heurté ta sensibilité, j'en suis vraiment désolée.
Il y aura d'autres jours où je j'espère, je te réchaufferai.
je t'embrasse
j'aime tellement tes mots et tes images si en plus il y a des bises entre les lignes quelle joie! .biz itou.
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