18 août 2010

Canal du Midi, le journal # 2

Le soleil semble être au rendez-vous pour ce deuxième jour de notre petite roulade. Je réveille les enfants après avoir bu mon café préféré. Celui que je fais au saut du duvet dans la vieille cafetière italienne. Corsé et odorant, il donne des ailes… Les bagages bien ficelés dans d’épais sacs poubelle gentiment offerts par la propriétaire du camping, nous reprenons la route. Le ciel est bleu, il fait un peu frais lorsque nous donnons les premiers coups de pédale. Les enfants commencent à compter les canards, tout va bien. Ecluse après écluse, nous découvrons l’ambiance du canal en été. Les équipages des pénichettes nous saluent et les cyclistes croisés sur le chemin s’amusent de voir Daisy courir en laisse en tête de convoi.
Durant tout notre voyage, elle ne supportera pas d’être en deuxième position. Même lorsqu’elle s’arrête de courir et réclame qu’on la pose dans le panier où elle a finalement accepté de s’asseoir, elle couine dès que l’un d’entre nous tente de passer devant le vélo qui la transporte. Après quelques essais très casse-gueule, j’ai abandonné l’idée de garder son panier à l’avant de Mercedes et c’est désormais Tony qui contrôle ses écarts ou gesticulations quand nous croisons d’autres chiens. Elle comprend vite le système et sera de plus en plus souvent perchée, se laissant porter truffe au vent. Les écluses se suivent, les enfants adorent s’arrêter regarder les manœuvres des plaisanciers et Nino surtout semble fasciné par la machinerie des écluses à deux sas. Nos montures tiennent le rythme, nous nous habituons peu à peu au poids tout en nous félicitant d’avoir choisi un parcours bien plat pour notre première échappée cycliste. Je pédale la tête vidée des soucis des derniers mois, me laissant porter par les creux et les bosses du chemin qui nous chahutent un peu. Tony apprend à Daisy à trotter en tenant bien sa droite. Elle court déjà moins vite et nous pédalons à son rythme. Le compteur un peu cheap acheté chez Décathlon déconne, et nous ne parviendrons jamais à savoir combien de kilomètres nous faisons à l’heure. C’est sans importance. Nous ne sommes pas pressés. La déconnexion avec le monde est totale. Seuls comptent le glissement des bateaux sur le canal, la douce sensation de liberté qui nous envahit peu à peu, le plaisir de boire de l'eau fraîche aux points d'eau des haltes, les familles de canards et le paysage… 30 kilomètres plus tard, nous installons notre campement. Nous retrouvons Jean-Sébastien et Agnès, qui ont choisi ce soir là le même camping que nous. Le courant passe immédiatement lorsque nous engageons une conversation qui se terminera à la lueur des étoiles. Les enfants ont passé la soirée en compagnie du propriétaire des lieux, qu’ils ont baptisé « Papy Sciences ».
Notre dessert sera composé de fraises et de framboises à la menthe que Lili dresse sur une assiette avec le raffinement d’un grand Chef de Cuisine. Les enfants ont beaucoup aimé la leçon de choses donnée par ce monsieur très sympathique dont les cadeaux chargeront nos sacoches au matin. Impossible de pas accepter des légumes bio qui constitueront nos repas du soir les jours suivants. Daisy apprécie visiblement de dormir sous la tente. Elle se glisse délicatement dans mon duvet et cette petite bouillotte blottie contre moi me réchauffe agréablement quand la fraîcheur de la nuit me surprend.
Nous nous réveillons au bruit du départ d'un groupe de lève-tôt. Rendez-vous pris pour le soir avec nos nouveaux amis pour un campement commun, nous repartons pour une nouvelle journée sur les chemins  ombragés, en route vers Castelnaudary, pays du Cassoulet. Je salive à l'avance !

2 commentaires:

anne des ocreries a dit…

La belle équipée ! ça, ce sont de vraies vacances !!!

Sébastien Haton a dit…

C'est beau et ça réveille les souvenirs ! ;-))
merci de faire partager ces beaux moments. Tu raconteras la suite, aussi ? Parce que je connais mieux le canal après Castelnaudary...
Bises
sébastien

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