Je le savais bien, qu’il ne fallait pas jeter la radio. C’est inspirant parfois.
Alors, hier soir, sur France Inter, Madame Elisabeth Badinter, philosophe, féministe, femme de lettres, vient vendre son nouveau bouquin dans le poste.
Je préparais le dîner. Ne vous méprenez pas, chez nous, les repas, c’est le premier qui se sent qui s’y colle, des fois c’est moi, des fois, c’est mon amoureux. Quand je me soucie de ne pas avoir lavé mon carrelage ou fait la lessive, c’est parce que je sais que mon homme va s’y mettre en rentrant. Je sais aussi qu’il a bien plus envie d’une bonne douche chaude quand il rentre quasiment congelé. Jardinier, c'est un dur métier quand il caille, et aussi quand il fait chaud. Bref, dur métier.
Je préparais donc le repas, en buvant tranquillement un verre de vin.
Madame Badinter, je ne l’ai pas lue, c’est important de le dire. Elle est, d’après le peu que je sais d’elle, une grande prêtresse française du féminisme, une personne qui pense très profondément.
A un moment, je sursaute et je tends l’oreille : « Etre féministe, c’est avoir pour objet, d’abord, d’exercer ses libertés ». Uhm, je me dis, c’est vraiment très intéressant... Je rebois un coup.
Un poil à peine plus tard, question pour ou contre les couches lavables comme autrefois, à l'âge de Pierre -mon fils aîné-. Un auditeur écolo lui suggère que, peut-être, elle se trompe de combat avec cette histoire de couches. La dame répond en encensant « les hommes de bonne volonté qui partagent les tâches ménagères ». Ah ben, me dis-je en buvant un autre verre, quand même, c’est très engagé de la part de cette dame de se révolter contre l’incitation sournoise faite aux femmes à laver des couches à l'ancienne. Ben c’est vrai, quoi, les hommes ils savent pas se servir d’une machine à laver. Hein ? ça sent le brûlé ? Ah ! merdre.
Passons maintenant aux questions sur le désir d’enfant, faire ou ne pas faire, telle est la question.
La dame, qui est une intellectuelle, pas une pochtronne dans mon genre, affirme que « la plupart des femmes qui sont mères ne savent pas exactement pourquoi elles font des enfants ». La plupart, eh ben ça alors, ça me la coupe. Mais elle a plein de statistiques, elle dit. Plein. Non, vide, mon verre, il est vide... Quoi ?
La dame, elle pense « que ce sont les femmes qui ne veulent pas d’enfant qui sont allées jusqu’au bout d’un raisonnement »…. « ce sont elles qui réfléchissent véritablement à la responsabilité de l’enfant ». Ah bon ? Pas les autres ? pas les femmes comme moi qui en ont plusieurs pour la plupart ? Nnoon ??? Liberté, liberté chérieeeeeeeeeee. Oumf! où est mon rouleau à pâtisserie ?
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24 commentaires:
Ça serait pas une de ces fausses féministes du genre de Benoîte Groulx, publicisées à mort pour détruire le mouvement ? Je dis ça comme ça, mais la France grouille de gens qui sont fausse-bannière délibérés ou par inadvertance.
c'est complètement con, cette histoire de "penser la procréation" ; j'ai pas d'enfants parce que je n'ai jamais voulu de ça, et j'ai pas à me justifier de mon choix, encore que je sois souvent sommée de le faire- avec de la désapprobation systématiqe dans la voix de l'interlocuteur, en général. Mais les femmes qui en veulent, qu'elles en fassent, et y a pas plus à leur demander si elles ont bien "pensé" avant ! y a une biologie à l'oeuvre, et puis merde, au delà de ça, chacun fait ce qu'il veut de son corps, non ?
Oh, les filles!
Elisabeth Badinter est une femme qui réfléchit plus loin que le bout de son nez.
Quand à Benoîte Groult, il faut lire ce qu'elle écrivait au début des années soixante et voir comment elle est à presque 90 ans.
Sans des femmes comme celles-ci - qui ne sont pas tant s'en faut des "fausses féministes" chère E- et comme Simone Weil, on aurait toujours les jambes éclatées de varices pour cause de grossesses trop nombreuses et trop rapprochées. Des femmes iraient encore se faire charcuter dans des officines douteuses à la suite de quoi elles subiraient à l'hosto un curetage à vif, sans anesthésie pour "leur apprendre"!
Quand on n'a pas vécu sa vie amoureuse avant le milieu des années 70, on n'a pas le droit, non, pas le droit de critiquer ces femmes! Elles ont ouvert des portes que certains ont envie de refermer, alors elles se montrent.
Quand au reste, avoir ou ne pas avoir des enfants, laver ses couches en machine ou à la main, allaiter ou non...c'est au libre choix de chacune!
Qu'on nous foute la paix! On l'a bien gagnée!!!
merde alors!
P.
Ah mes petits loups, je vois que vous m'avez comprise. J'ai eu du mal à l'écrire, mon billet, parce que franchement, cette bonne femme, elle pue la manip sous ses airs de dame patronesse, J'ai relu, relu, corrigé, et je me disais, Putain de merde, comment lutter contre ce genre de perversion, à une heure de grande écoute? Comment je pourrais bien faire passer ce message. Je sais que ça grouille.J'ai pris la peine de réécouter le podcast ce matin, et c'est gratiné, très dangereux.
Pas d'accord, Alma, E est un garçon. Et si ces dames avaient gardé leur lucidité et leurs idéaux de jeunesse. elles ne feraient pas le relais de cette immonde propagande. Si vous aviez entendu les propos de la dame, vous auriez compris que sa condescendance envers les femmes, les autres, ne relève pas d'une pensée féministe.
Je suis très admirative des femmes qui se sont battues pour le droit à l'avortement, mais j'ai beaucoup de mal à entendre le discours actuel de ces femmes installées, embourgeoisées, qui viennent donner des leçons de morale en utilisant des arguments d'un autre siècle.
Et je précise, que je ne suis pas née d'hier, que j'ai eu recours à l'avortement, que j'ai élevé deux gosses toute seule quand mon mari m'a foutue dehors, sans un rond et sans boulot. Alors féministe oui, je suis.
Chère pst,
T'inquiète, on avait bien remarqué que t'étais pas née d'hier :)
La Badindaire est une féministe de la première heure, donc une hasbine. Elle a raison par contre, faut pas avoir beaucoup de raison pour décider, sans faire sa liste d'avantages et désavantages avant de se faire un petit ! Paske la liste des désavantages est beaucoup plus grande !
Plus sérieusement, on a de la chance de pouvoir choisir de nos jours. Et on le doit en grande partie aux féministes militantes. Même si elles sont embourgeoisées aujourd'hui, elles ont fait du bon travail. Pour la majorité (bon encore des stats).
Moi ? 55 ans, mariée depuis 35 ans, j'ai choisi de ne pas avoir d'enfants pour moult raisons. J'ai eu la chance de pouvoir décider. Je ne regrette rien et suis certaine de ne jamais le regretter.
Tout ça pour dire que sa citation : "être féministe a pour objet d'exercer ses libertés" est dépassé, le chemin est défriché maintenant, on est libres ! Merci aux féministes de la première heure. J'ai choisi de ne pas avoir d'enfants et je n'étais pas féministe alors....
Bravo à Éric de s'être lancé sur un sujet aussi délicat.
Mais moi aussi!
Et depuis mon arrière grand mère ! Fille-mère, on disait en ce temps-là!
Et ma grand-mère, veuve à 25 ans ; a élevé seule ses deux filles et fait vivre sa mère et sa tante; tout en menant d'une main ferme une entreprise prospère; puis ma mère qui a du et su remédier aux carences paternelles. Et moi, qui n'ai pas voulu en baver autant qu'elles, je n'ai pas fait d'enfant. C'est mon choix et c'est mon dernier mot JP!
Et je dis merci, aux Benoîte Groult et aux Elsabeth Badinter qui ont défriché la route et m'ont permis d'exercer librement mes choix... même s'ils n'ont pas toujours été judicieux.
Qui dans la génération suivante, prend les mêmes risques? Celles qui ont signé le manifeste des "450 salopes" risquaient la prison, ne l'oubliez pas. Et quelques décennies plus tôt, la peine de mort.
Elles ont fait plus: en nous donnant la maîtrise de la fécondité, elles ont préparé l'inéluctable retour du pouvoir féminin, du matriarcat.
Ce sera long, très long de reconquérir la place que nous avons perdue il y a des millénaires. Ce pouvoir que nous avons, de faire des enfants ou pas, c'est à dire de maintenir la vie sur la terre est si exorbitant, qu'on le refuse aux femmes dans bien des parties du monde et qu'on voit chez nous l'amorce d'une tentative de le reprendre.
Restons vigilantes et vilipendons qui le mérite.
PP
Rainette, elle n'est pas si hasbine que ça et le chemin s'il est plus carrossable, n'est pas non plus un Highway.
Sommes-nous seulement à travail égal , salaire égal; et celles qui ont des enfants ne sont-elles pas encore pénalisées dans leurs carrières.
Badinter est hasbine , mais qui parle à sa place???
PP
Rainette, j'aime quand tu m'appelles pst . Petite sauterelle tourmentée (?)
Ca régresse de partout, quand une philosophe se met à écrire un pavé et débat à la radio sans mentionner les ligues anti-avortement qui montent, moi ça me fait frémir de rage. Mais bon, vu son discours, valait peut-etre mieux pas qu'elle en cause, si tu vois ce que je veux dire.
E. n'a pas peur des sujets délicats, tu sais bien....
Alma, Le pouvoir n'est pas l'égalité.
ah là tu as 10/10 PP. Je parlais surtout du point de vue de la maternité. C'est vrai que ce n'est pas défriché à 100 %, la pression sociale demande encore aux femmes de pays riches de faire des enfants, pour l'économie, notamment...
Il n'y a pas beaucoup de jeunes féministes, un autre bon point. C'est plutôt le retour du balancier.
Et celles qui ont des enfants sont punies dans plusieurs carrières et métiers, c'est sûr et certain. Plus tu es en haut de la hiérarchie, plus tu es punie, pensons à (me souviens pas de son nom) ministre pour Sarko chez vous, (je suis québécoise) elle a accouché et 2 jours plus tard, Sarko voulait qu'elle soit en poste. Et si ma mémoire est bonne, elle était d'accord, probablement pour démontrer que donner naissance ne changeait rien à sa productivité professionnelle !
Et kesque JP vient faire là-dedans ? Tu voulais peut-être dire Éric ?
PST : pieds sur terre hihi
C'est vrai qu'Éric n'a peur de rien, tu as lu son Crachoir ? Mais le féminisme, plutôt un sujet de bonnes femmes comme qui dirait !
Ben oui, pieds sur terre et aussi petite sauterelle tourmentée.
J'ai lu tout le mauvais siècle, et je partage la vision d' Eric. Et je ne pense pas que le féminisme soit un sujet de bonnes femmes.
Surtout pas. Bien des hommes ont fait le chemin avec nous. Je crois bien qu'Eric en fait partie. Et Gomeux, et JP, qui publie aujourd'hui sur sa page un extrait d'"Une femme sous influence", ce merveilleux film de Cassavetes qui aimait tant les femmes.
JP est une allusion à un jeu télévisé ringard.
La ministre dont tu parles est Rachida Dati qui a quand même été virée, quelques semaines plus tard.
Quand aux féministes... les icônes ont le droit de vieillir, comme leurs discours, mais j'attend celles qui prononceront les discours "in".
En attendant, qu'à elles aussi on foute la paix.
si elles ne parlent pas, alors qui parlera?
ok les filles, JP...
Oui c'est bien de Rachida Dati dont je parlais ! Alors elle a été virée ? Misère !
Et t'as bien raison Alma, il n'y a pas de relève.
pas de relève peut-être, quoi que...en attendant, moi j'ai pas l'intention de me laisser marcher dessus sous prétexte que j'ai un vagin ! pasque ça, je le vois tous les jours ! et dans l'agriculture, croyez-moi, y fait pas bon être une femme ! y labourent avec des tracteurs dernier cri, mais des idées préhistoriques !
yeah, ça chauffe ici ce soir ! :))
Ah! je reconnais bien là la faculté des femmes à s'enflammer.
Rainette : visiblement tu t'es trompée de JP, mais je sais bien duquel tu parlais, et je tiens à lui dire, que s'il était venu, il aurait eu une belle occase d'écrire un com de chum d'enfer.
Alma : Rachida Dati n'a pas été virée, trop voyante dans son incompétence en matière de justice, elle est provisoirement à l'arrière en étant désormais députée européenne. C'est une femme de tête, avec un bon carnet d'adresses, qui se débrouille fort bien dans la vie. Des victimes comme ça, moi, je veux bien en parler tous les jours. Des femmes politiques aux dents longues, matérialistes et carriéristes, ça existe aussi et je ne comprends pas pourquoi on focalise sur leur statut de mère plutôt sur leur boulot, alors qu'on massacre sans vergogne les hommes qui font la même chose. Je ne vois pas en quoi le fait d'être femme devrait nous inciter à la plaindre. Femme oui, mais aussi sarkozyste, pure et dure. Et sûrement pas une victime, ou alors à paillettes.
Anne : La relève existe, elle est dans l'ombre des gens qui ont besoin d'aide, sur le terrain , efficace chaque jour, dans les associations, les mouvements d'entraide. Ce sont nos filles, celles qui ont été élevées par celles là mêmes qui ont profité du boulot des pionnières qui se battent, loin des salons parisiens en tailleur Chanel.
Ca chauffe oui, c'est un bien beau cadeau. Ca vit.
Je vous aime.
Ça vit comme un beau vit !
bise :)
Oui, mais moi qui "combat dans l'ombre" à coup de mots, d'encre, de papier et de ouaibe, je les vois pas beaucoup celles que tu dis. Les salons parisiens, je les ai quitté justement à cause de ce qu'ils sont et dans celui où j'évolue depuis bientôt vingt ans, c'est surtout, chacun pour soi et que les autres se démerdent; pas beaucoup de hauteur de vue.
Ceux et celles avec qui j'ai de vrais échanges, ils sont ici, sur la toile, invisibles (sauf une), mais chaleureux, ouverts.
Une copine m'a dit un jour de déprime:"Pomme pourquoi voudrais-tu trouver des semblables, juste là, devant ta porte? tu n'es pas comme eux, accepte ta différence."
C'était sage, mais dur!
Au fond, ce soir, on débat, on s'agite, mais on pense la même chose avec des mots différents puisqu'on n'a pas forcément le même parcours ni le même âge.
Et pour moi Rachida est le type même de la femelle insupportable, lèche-botte, cul tendu au coup de pied, sourire prêt à mordre quiconque s'approche de son tabouret, bouche avide de sucer tout bâton sur lequel elle pourrait prendre appui, sans réfléchir que ces bâtons-là finissent toujours par manquer de vigueur!
Mes soeurs, je vous aime, mais le marchand de sable est passé,
P.
Ma mère était féministe avant son temps
À 29 ans, elle était seule, avec 6 enfants. Je dirais que les gars devaient s'occuper plus des tâches ménagères que les filles.
J'ai appris très jeune à faire le lavage, le méngage, le repassage, les repas, la vaisselle, etc. Quand j'ai eu des enfants, c'est toujours moi qui se levais la nuit. Je changeais les couches à mon tour, j'aidais à faire les devoirs. J'entretenais la maison, l'asprirateur d'une main et le biberon du bébé de l'autre.
Somme toute, j'étais l'homme au foyer idéal. Quand venait la journée de la femme, j'étais toujours étonné des récriminations sur la condition féminine lors des discussions au bureau pour souligner l'événement.
Comme je fasais tout ça depuis mon enfance, avec plaisir, je ne comprenais pas où était le problème. Pourtant, j'ai été à l'université.
Je ne veux pas dire qu'il n'y a pas matière à débattre, de luttes à poursuivre, il y en a. Mais je crois qu'on ne mène pas toujours le combat sur les bons champs de batailles.
Ceci étant dit, je trouve la discussion ici fort intéressante, tant qu'on le fait pour le plaisir de débattre, faire de l'humour ou se taquiner.
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