Vous savez, quand je ne passe pas mon temps à me mettre la cervelle en ébullition à cause des caisses sans caissière, des fleuristes sans sourire, des cuisines sans saveur et du remplaçant facteur qui remplit son formulaire client absent sans attendre que je descende, décente, signer l’accusé de réception de mon recommandé, je pars en vacances, parfois. Pas très souvent certes, mais loin. Enfin, ça c’était encore quand j’engraissais l’état avec ma petite entreprise, parce que maintenant que j’ai jeté l’éponge et que je n’ai plus rien à leur lâcher, mon nouveau statut d’ex-TNS me permettra à peine de monter à la capitale une fois par an, faire le plein de pollution, de cantines thaï et d’incontournables expositions.
Temps mort, digression habituelle, hé hé ! Peut-être qu’un jour, en me relisant, je m’apercevrai que j’ai réussi à construire un récit linéaire et enchanteur. Pour l’instant, je m’en contrefiche, j’écris avant tout pour vider mon sac, de voyage, en l’occurrence.
Donc, nous étions en partance pour le pays de mon amoureux, la belle et douloureuse Martinique. On avait réservé nos billets via le ouaibe, et imprimé notre dossier en cliquant comme il faut, là où il faut. Huit heures du matin, tout le monde sur le pont, les enfants excités comme des puces, la chienne couinant dans sa caisse - légèrement azimutée, la pauvre, par les calmants nécessaires au voyage - mon amoureux et moi-même, nos paquets et valises. Oui, quand on part voir la famille aux Antilles, on emporte des paquets et sacs contenant des présents et le plus possible de choses que là bas on ne pourra pas s’offrir.
Dans le hall de l’aéroport, plusieurs de ces merveilleuses machines à faire gagner du temps en toute autonomie. A priori, je préfère toujours m’adresser à une hôtesse de l’air non navigante, souriante derrière son guichet et qui me souhaite bon voyage, mais bon, là, le guichet, fermé c’était marqué. Je m’approche de la chose, et je savoure l’imminente récupération de mon précieux sésame vers la mer, le soleil et les 35° toujours bons à prendre en plein mois de décembre. Et là, je vois, sur l’écran : Introduisez n’importe quelle carte de fidélité pour vous identifier. Je crois rêver, je me dis qu’il doit y avoir une erreur et je sors ma carte bleue. Je me ravise, et je lui balance ma carte Casino, vous savez, celle qui donne des points. Et hop ! ça marche : identification, validation, impression.
Frisson...
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2 commentaires:
Ah, oui, moi aussi j'aurais flippé ; car de carte de fidélité, je n'en ai point !
C'est quoi, cette sorte de monde où un bout de plastique peut nous représenter ?
Bonjour Anne,
Ca veut tout simplement dire qu'on est fichés à un point qu'on imagine même pas...
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