01 mars 2010

Un chemin, un bateau


Ce chemin est celui qui longe la rivière. Une rivière qui n’a pas de nom comme beaucoup d’autres en Martinique. J'ai pris cette photo un jour de ballade. Le lendemain était un dimanche. Sous la bâche blanche, tendue entre les arbres, plusieurs familles s’étaient installées au bord de la rivière, avec comme souvent là-bas, leurs provisions pour ne manquer de rien. Nous avons répondu à leur invitation, et avons mangé avec eux la soupe z’abitants et bu du ti-punch, et du jus de goyave frais et onctueux. J’ai réalisé avec joie que je comprenais de mieux en mieux le créole, les rassurant lorsqu’ils s’excusaient de ne pas parler en français en se tournant vers moi. C’était un moment joyeux, une rencontre simple avec des gens simples et chaleureux, au son de la sono qui accompagne toute fête, ici comme là-bas. Nous avons regardé de loin les enfants s’amuser dans l’eau fraîche, sauter dans les trous profonds juste en dessous d’une grosse roche et s’ébrouer dans le jacuzzi naturel, en bas de la cascade. Pendant notre escapade, ils ont fabriqué un bateau, qu'ils ont laissé dériver ensuite au fil de l'eau.

5 commentaires:

Sandy P. a dit…

Le texte est bien accompagné par ces photos, ou inversement, les photos ont belle compagnie avec ces mots!

Avenante aventure pour débuter chaudement le mois de mars.

piedssurterre a dit…

Samuel, pas de flatteries
:-)
Les photos sont assez nazes, ce sont des photos de vacances, et je ne suis pas écrivain, mais je me souviens de ce moment, comme je me souviendrai des rencontres faites grâce à ce petit blog. Bises

anne des ocreries a dit…

J'en ai fait plein, des bateaux comme ça, quand j'étais gamine ! de chouettes moments, ça me plaît de voir que des gosses savent encore jouer sans tout plein de machins préfabriqués ; en même temps, aux Antilles, ça n'a rien de surprenant, le seul niveau de vie qui vole haut est celui des vacanciers ou de certains métropolitains, non ?

piedssurterre a dit…

Oui, aux Antilles il y a les Békés encore pleins du fric de l'esclavage. Il y a les touristes, qui amènent le fric aux établissements des békés ou ceux de leurs potes. Il y a les métros fonctionnaires qui se font quelques années au soleil. Et puis il y a les blancs qui ont envie de vivre dans ce pays. Et il y a les antillais qui ont dit non majoritairement lors du vote de l'article qui leur aurait permis de faire peut-être un pas vers la maîtrise de leurs infrastructures routières. Parce que sans doute ils ne sont pas dupes. Ou parce qu'ils ont peur de perdre le peu qu'ils ont, l'aumône que leur fait la France, sans rien entendre de leur parole. Notre famille compte plusieurs indépendantistes, qui sont usés de se battre dans l'indifférence. Je te parle de la Martinique, car en Guadeloupe c'est différent. C'est un pays paradoxal, et je l'aime.Mes enfants ont fabriqué ces bateaux là bas, mais font pareil ici, c'est juste les matériaux qui changent. Et ils jouent aussi avec des légos et des playmobil.

piedssurterre a dit…

Juste une chose encore, en Martinique, on ne peut pratiquement plus consommer de tubercules sans se demander si on n'est pas en train de s'empoisonner au chlordécon. C'est un produit qu'ils ont répandu dans les champs de banane pendant des années, au mépris du danger, et on a laissé faire ici, en métropole, pour préserver les intérêts des blancs. Et on commence à rencontrer de gros problèmes de santé liés à cette merde chimique. C'est vraiment dur de voir ce qu'ils ont fait de ce pays si beau.

Manifeste

On m'a dit : "Fais des chansons comme-ci" On m'a dit : "Fais des chansons comme-ça" Mais que surtout ça ne pa...