09 mars 2010

Sans titre

Les jours défilent à une vitesse fulgurante. Je cherche en vain un compromis entre mes envies et le besoin de trouver un job. C’est assez déprimant à vrai dire. Il y a quelques semaines encore, j’avais réagi avec amusement aux commentaires de ma conseillère pour l’emploi, lorsqu’elle m’avait déclaré tout de go que mes 53 ans rendraient assez faibles mes chances de retrouver un emploi. Ce fut en effet une sacrée révélation. Il suffit de regarder les couv des magazines féminins pour comprendre que la cinquantaine c’est pas très vendeur, sauf si tu t’appelles Lauren Hutton ou Madonna. Ce jour là je n’ai rien dit, j’ai souri. La semaine passée, j‘ai réussi à décrocher un rendez-vous pour un poste d’assistante de communication Web. La structure est associative, une SMAD, - scène de musiques actuelles départementale- le contrat proposé est un de ces nombreux contrats bidon, exonérés de charges. 26 heures par semaine, c’est mal payé, assurément à peine suffisant pour vivre. Mais en échange je me dis, des concerts, des rencontres, des gens à croiser tous les matins, ça me va.
Evidemment, j’ai envoyé mon beau CV et le courrier qui va avec. Le poste ne correspond pas tout à fait à mes attentes ni à mon parcours, mais j’ose espérer que si j’ai été retenue pour un entretien, c’est que les mecs savent lire et ont étudié ma candidature. Donc, ils ont dû s’apercevoir que je n’ai pas le profil type pour ce genre de fonction, juste des compétences croisées, comme ils disent chez Pôle-Emploi, qui me permettront, puisque c’est le deal, d’apprendre encore des tas de trucs vraiments très intéressants avant de me faire jeter au bout de six mois parce que c’est l’état qui finance. Ces contrats, c'est la valse des précaires.On ne finance pas deux fois. Ou alors sous conditions. Pas avantageuses évidemment les conditions. Je vous étonne là ?
Le jour J arrive. Je me retrouve devant un ordi, un joli petit portable, avec un fichier Word à mon nom enregistré sur le bureau. La charmante chargée de communication de la boite passe rapidement me saluer et me laisse seule en me donnant à titre d’exercice ¾ d’heure pour la rédaction du plan de communication Web et street marketing d’un événement programmé le lendemain. Définition de la stratégie, outils, actions , résultats escomptés et rétroplannings. Rien que ça.
En fait, je comprends assez vite que le test qu’on est en train de me faire faire correspond à celui qu’on pourrait exiger pour sélectionner un responsable de Communication, payé à peu près trois fois le salaire qu’on me propose. Je fais le truc. Quelques approximations, vu que je n’ai jamais occupé de poste dans un pur service de com. Mais je m’en sors.
Trois quarts d’heure plus tard, je rends mon devoir inachevé, mais cohérent. Je vois arriver trois personnes, souriantes et avenantes. Je leur exprime calmement ce que j'ai ressenti à la lecture du test. Je leur demande de me confirmer si j'ai bien compris la notion d'assistant, chargé de participer à la mise en œuvre de la politique de communication mais pas de la concevoir. Et je leur lâche que si je me suis trompée sur le libellé de leur annonce, je peux repartir de suite. Pas perdre son temps hein, ni vous ni moi m'sieurs dames. Enfin, je ne le dis pas vraiment comme ça. Je m'exprime poliment.
Léger mouvement de surprise de mes trois interlocuteurs... Et c’est là que c’est devenu intéressant. Pas de bluff, pas de mensonges . Je ne me suis pas vendue. L'entretien a duré presque une heure. Je n’ai probablement pas décroché le job. Ils m’ont dit qu’ils me tiendraient au courant. Et m’ont filé deux invitations pour le concert du lendemain, celui sur lequel j’avais planché. J’y ai découvert Scary Mansion, sa chanteuse à la voix sensuelle, et aussi LELOUP, qui ne m’a pas convaincue. Au moment où je vous écris, ils ne m’ont pas encore rappelée. Mais en fait, je crois bien que je m'en fous.

3 commentaires:

Mek a dit…

Époque formidable, à vrai dire.
Il y a cinq ans, un magazine québécois très populaire avait eu une idée géniale. Remplacer les traducteurs (payés 25¢ du mot) par des rédacteurs (payés 3¢ du mot). Tant pis si les rédacteurs ne parlaient pas anglais. Fallait juste qu'ils s'arrangent pour faire une version française sans fautes du texte original.

Z'ont fini par faire faillite, ces cons.
Y a (presque) parfois une sorte d'absurde justice, disons.

Yvan a dit…

T'as eu des nouvelles?

Just thinking of you.

Gomeux a dit…

Moi non plus, Leloup ne m'a pas convaincu.

Manifeste

On m'a dit : "Fais des chansons comme-ci" On m'a dit : "Fais des chansons comme-ça" Mais que surtout ça ne pa...